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Lecture/prix littéraire
Dimanche 13 novembre, pour sa première édition, le prix littéraire Écrire la Ville a été décerné à Macau, d’Antoine Volodine. Il a obtenu 9 voix contre 5 pour la Conjuration de Philippe Vasset. Situé à la croisée des études urbaines et de la littérature, ce nouveau prix littéraire distinguera tous les ans une œuvre contemporaine pour ses qualités littéraires et son regard particulièrement original et fort sur la ville. Cette année, le jury était présidé par Jean Rolin, prix Médicis et prix Albert Londres.
LAURÉAT
Macau, Antoine Volodine, Seuil, 2009 photographies d’Olivier Aubert
« Cela me plaisait de devoir être tué en Chine, sur une jonque à l’ancrage, devant un photogénique vieillard, dans une atmosphère chinoise saturée de puanteurs, de fumée de poisson frit, de tabac, de pétrole, d’eau sale. Après tout, j’étais venu pour ça, pour en finir, pour être ailleurs et en finir. »
« Un texte où la ville est discrète mais très présente. Elle exsude par tous les pores d’un personnage, Breughel, héros et narrateur, retenu captif dans la cale d’un sampan amarré dans le port de Macau. Constituée d’éléments de mémoire recomposée, portée par les bruits du port, les odeurs, la moiteur de l’air… la ville sino-portugaise apparaît fantomatique autant que fantasmatique. La mort programmée du héros est intimement liée à la déchéance de la ville, à la fin d’un exotisme suranné (Antoine Volodine qualifie sa littérature de “post-exotique”). Le texte, magnifiquement nostalgique, très poétique, est accompagné des photographies d’Olivier Aubert ».
Emmanuel Eveno, membre du Jury, à propos de Macau
AUTRES OUVRAGES EN COMPÉTITION
- La Conjuration, Philippe Vasset, Fayard, 2013
- Si à 50 ans, t’as pas ta Rolex, Mouloud Akkouche, Les Éditions IN8, 2012
- Open City, Teju Cole, Denoël, 2012
- Danser les ombres, Laurent Gaudé, Actes Sud, 2015
- Les Saisons de la nuit, Colum McCann, Belfond, 1998
- Vert Palatino, Gilda Piersanti, Le Passage, 2005
- Il était une ville, Thomas B. Reverdy, Flammarion, 2015
- Paris Gare du Nord, Joy Sorman, Gallimard, 2011
- Fuir, Jean-Philippe Toussaint, Les Éditions de Minuit, 2005
Le Prix écrire la Ville
Lancé au début de l’année 2016, ce prix est né de la rencontre de deux ensembles de disciplines universitaires réunis par un même intérêt pour les études urbaines et les œuvres littéraires. Les livres choisis sont des ouvrages de fiction, romans ou nouvelles ‒ y compris des ouvrages de science-fiction ou des romans policiers ‒ dans lesquels la ville occupe une place significative. Cette place peut évidemment être appréciée de différentes façons. Dans certains cas, l’ouvrage se déploie dans une ville particulière, voire dans un quartier, dont il livre une description fouillée en même temps qu’une analyse. Dans d’autres cas, la ville est érigée en acteur au sein même de l’histoire à raconter ; la ville devient une figure de style ou un ensemble de figures de style. On peut encore évoquer les cas où il s’agit d’une ville fictive, qui fournit le support à une vision de l’histoire et de la société ainsi que de son évolution. Le jury est composé d’une vingtaine de membres, universitaires (études urbaines, études littéraires), professionnels du livre, membres des institutions partenaires, représentants mandatés des comités de lecteurs. Il est présidé chaque année par une personnalité invitée (auteur, personnalité du monde littéraire ou de l’urbanisme) et est renouvelé tous les ans par moitié. Le prix Écrire la Ville est soutenu par l’Université Fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, l’Université Toulouse Jean-Jaurès, l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Toulouse, la Librairie Études Mirail et le Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées. Pour sa première édition, il a été accueilli par la Biennale européenne du patrimoine urbain.
photo mise en avant © M. Duperrex